Du fond d’un rêve glauque où je m’étais embourbé
Un rat m’a réveillé avec une drôle d’idée
Une idée toute simple que d’abord je n’y ai pas crue
Mais voici son message, sa vérité toute nue.
« Ecoute Benoit mon pot si tu veux vivre heureux
Evite l’artificiel, recherche le merveilleux
Cultive ta folie, ne la laisse pas faner
Recherche l’harmonie, pas l’uniformité.
Fuis tout ce qui se compte, se mesure, se calcule,
Te laisse pas enfermer par toutes ces fausses bulles. »
Amusé par ce rat étonnamment loquace,
Mais surpris tout de même par cette idée cocasse,
Je lui demandai où, quand, comment, pourquoi, avec qui ?
Il me dit mon pélo : « pars à la recherche du Kassim Ali ! »
J’ai couru tout l’été, tout l’automne, tout l’hiver,
Et le printemps m’a surpris sans en avoir trop l’air.
J’ai demandé aux arbres, ils n’ont pu que répondre
Qu’il avait quelques fois profité de leur ombre.
J’ai cherché sous les glaces, aucune trace n’est trouvée.
Pourtant il y est venu pour s’y désaltérer.
J’ai questionné le ciel, mais je n’ai pu que songer
A ce monde où Kassim avait su m’entraîner…
Ami,
Si tu croises un petit homme au sourire frondeur,
Au paqueto léger, et au regard ailleurs,
Maîtrisant de son pas, l’art de la nonchalance,
C’est Kassim Ali, savoure bien ta chance !
N’essaie pas de le retenir, viens juste me dire où il va.
Il va tranquillement vers ce qui ne se voit pas,
Quelque part vers le Sud, guidé par son humeur,
Loin, très loin vers l’Orient, chercher d’autres couleurs.
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J’ai sommeil ce matin...
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